L'appareil digestif (II/III/IV)

Publié le par jerome harlé

 

II-                    PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL DIGESTIF

- La physiologie de la digestion est assez complexe. Les processus digestifs se résument à 6 activités :

    ¤ L’ingestion = introduction de nourriture dans la bouche

    ¤ La propulsion = déplacement de la nourriture dans le tube digestif par déglutition (processus volontaire) et péristaltisme (processus involontaire)

    ¤ La digestion mécanique = préparation de la nourriture à la digestion chimique : mastication / pétrissage / segmentation

    ¤ La digestion chimique  = processus cataboliques pour rendre les aliments utilisables par les cellules de l’organisme

    ¤ L’absorption = passage des produits de la digestion du tube digestif à la circulation sanguine et lymphatique

    ¤ La défécation = évacuation hors de l’organisme des substances non digestibles ou qui n’ont pas pu être absorbés

A.                 Les phénomènes mécaniques

1.                  La mastication
-  C’est un broyage des aliments par les dents. Les aliments mâchés, imprégnés de salive forment le bol alimentaire. L’objectif est d’augmenter la surface de contact entre les aliments et les sucs digestifs. Ce mécanisme fait à la fois appel à un reflexe et à la volonté.
2.                  La déglutition
-  C’est l’ensemble des mouvements qui font passer le bol alimentaire de la bouche à l’estomac. C’est un mécanisme réflexe (centre bulbaire) où l’incitation sensitive est déclenchée par le contact des aliments sur l’arrière gorge.

    ¤ Au niveau du pharynx : étape caractérisée par la fermeture des voies aériennes

(1) poussé du bol alimentaire par la langue contre le palais

(2)  la luette bouche les fosses nasales en remontant

(3) l’épiglotte s’abaisse sur la glotte pour fermer la trachée

 

  ¤ Au niveau de l’œsophage : progression du bol alimentaire grâce aux mouvements péristaltiques

3.                  Le rôle de l’estomac
-  Arrivés dans l’estomac, les aliments s’accumulent dans le corps de l’estomac. Ils y subissent un brassage énergique et de longue durée qui facilite le mélange avec le  suc gastrique. L’ouverture de l’estomac ne se produit que quand le contenu atteint un certain degré d’acidité.

- Le bol alimentaire devient une bouillie crémeuse appelée chyme.

- L’ouverture est fractionnée, elle commence 20 minutes après le début du repas. L’évacuation du contenu gastrique se termine 4 à 6 heures après.

- Les mouvements gastriques sont sous le contrôle du système nerveux végétatif.

4.                  Le rôle de l’intestin
- Le chyme imprégné des sécrétions intestinales devient le chyle.
- La poursuite de la dégradation des aliments est permise par les mouvements intestinaux 
5.                  La défécation
-  C’est l’expulsion par l’anus des résidus de la digestion. C’est un phénomène réflexe. L’impulsion sensitive est constituée par la distension de l’ampoule rectale par les matières fécales et le contact de celles-ci avec la muqueuse. Le centre nerveux est dans la moelle sacrée.

 

A.                 Le transit intestinal

- La progression des aliments à l’intérieur du tube digestif et du contenu de celui-ci jusqu’à l’anus constitue le transit intestinal. Sa durée depuis la bouche jusqu’à l’anus est comprise entre 6,5 h et 24h chez le sujet normal. L’essentiel de ce temps est consacré à la propulsion au niveau du côlon. Cela est accompagné de deux phénomènes.

    ¤ L’évacuation des gaz intestinaux ou flatuosités : Les processus métaboliques et l’action des microbes intestinaux provoquent la formation de gaz (azote, gaz carbonique, méthane, hydrogène sulfureux) au niveau du côlon. Leur volume atteint 300 à 1200 ml par jour.

    ¤ L’émission des selles : c’est l’aboutissement de la digestion. Celles-ci d’un poids de 150 à 200 g sont émises en une ou deux fois par jour. Normalement la selle est moulée, homogène et émise en même temps que des gaz. Le degré d’hydratation de la selle est variable et peut aller jusqu’à la selle diarrhéique qui est liquide.

 

B.                 Les phénomènes chimiques

1.                  L’action de la salive

- La sécrétion salivaire est continue mais s’exagère au moment des repas. L’organisme produit entre 500 et 1500 cm3 de salive par jour.

    ¤ Rôle mécanique : lubrification, ramollissement du bol alimentaire

    ¤ Rôle chimique : les enzymes (amylase salivaire) participent à la digestion des glucides complexes en sucres simples.

- La salive a pour but d’amorcer la digestion chimique des aliments.

- La salivation a un contrôle nerveux. La simple vue, l’odeur, voire même la simple pensée

2.                  L’action du suc gastrique
-  Sa sécrétion journalière atteint 1500 cm3. Il contient du mucus, des enzymes protéolytiques et 2 à 3 % d’acide chlorhydrique. Ce dernier composant, joue plusieurs rôles. Il participe à la destruction des microbes et empêchent leur prolifération dans l’estomac. Il provoque l’activation des enzymes protéolytiques. Il stimule le fonctionnement du pylore.  Il stimule la sécrétion pancréatique

- La sécrétion gastrique est stimulée par voie nerveuse et hormonale.

3.                  L’action du suc pancréatique
-  Sa sécrétion journalière oscille entre 1500 et 4 000 cm3. Il contient des enzymes qui attaquent les protéines ( enzymes protéolytiques), les acides nucléiques (nucléases), les glucides (enzymes glycolytiques), les lipides (enzymes lipolytiques)

- La sécrétion pancréatique est déclenchée à l’arrivée du chyme dans le duodénum. Elle  est sous double influence nerveuse et hormonale.

- Le pancréas produit également des ions bicarbonates qui s’ajoutent au suc pancréatique afin de neutraliser l’acidité du chyme gastrique.

4.                  L’action de la bile
-  Sa sécrétion journalière oscille entre 800 et  1000 cm3. Sa couleur jaune d’or est typique. Elle est déversée dans l’intestin que pendant la période digestive. Elle renferme des pigments biliaires (issus de la dégradation de l’hémoglobine des vieux globules rouges = bilirubine) qui augmentent le péristaltisme intestinal, des sels biliaires émulsionnent les lipides et participent à leur absorption intestinale (et aussi pour les vitamines liposolubles) et des enzymes.
5.                  L’action des sucs intestinaux
- Par jour, les intestins fabriquent 1 à 2 L de sucs contenant des enzymes qui attaquent les protéines, les glucides, les lipides.

- le chyme s’est transformé en chyle. La digestion des aliments donne les nutriments. Le chyle met 4 heures pour atteindre le gros intestin

 

Important : l’absorption est le phénomène au cours duquel les nutriments (résultat de la digestion des aliments) passent dans le sang à travers la paroi intestinale. Ils sont, à ce moment précis, assimilables par l’organisme. Le sang distribuera ces nutriments aux différentes cellules du corps. La lymphe va transporter les produits de la digestion des lipides.

 

III-                  DYSFONCTIONNEMENT DE L’APPAREIL DIGESTIF

- Les maladies bénignes de l’appareil digestif sont dues pour la plupart à de mauvaises habitudes alimentaires. Pour cela l’alimentation doit apporter des garanties qualitatives et quantitatives suffisantes sans pour autant céder à la politique de consommation et de publicité !

- Voici un aperçu des dysfonctionnements les plus fréquents :

Le vomissement =  Expulsion du contenu de l’estomac. Il peut être volontaire (dans le cas de l’anorexie) ou involontaire (dans le cas d’ingestion de nourriture pas fraîche). S’il n’y a pas de cause alimentaire, ils peuvent traduire un problème plus grave. Le médecin dirigera vers le gastroentérologue.

Les ulcères = Destruction de la muqueuse de l’estomac ou du duodénum. L’hypersécrétion d’acide chlorhydrique peut en être la cause, mais on vient de découvrir la présence chez beaucoup de malades d’une bactérie (hélicobacter pilori). On peut prévenir en ayant un régime alimentaire et maintenant la prise d’antibiotiques est efficace dans 80% des cas.

La constipation = Rétention prolongée des déchets aliments dans le colon. Le transit intestinal très lent, les selles rares et dures. Avoir une activité physique, manger des fibres, boire de l’eau peut prévenir ce dysfonctionnement.

La diarrhée = Selles nombreuses et liquides ne pas consommer d’aliments laxatifs (jus, pruneaux…). Dans ces deux cas une persistance des symptômes doit entraîner la consultation d’un médecin.

Les parasites intestinaux

    ¤ Les oxyures = vers blancs : ils se trouvent dans l’intestin et provoquent des démangeaisons de l’anus. Il y a un risque d’autocontamination si le sujet se gratte. Un moyen de prévention consiste à bien laver les fruits et légumes éventuellement souillés. Il existe des vermifuges pour les détruire.

    ¤ Le ténia ou ver solitaire : ver long (jusqu’à 4 mètres) en anneaux. Il élit domicile dans l’intestin et mange à la place de son hôte. La personne atteinte a toujours faim. Attention à la viande de porc mal cuite.

 

IV-                HYGIENE DE L’APPAREIL DIGESTIF

A.                 Hygiène dentaire

- Le début de l’appareil digestif est constitué par la bouche et les dents, il est donc très important d’avoir une bonne hygiène buccodentaire.

Quelques conseils :

   ¤ Ne pas abîmer ses dents : éviter de casser des corps durs avec, éviter les brusques changements de température qui casse l’émail des dents

   ¤ Éviter les aliments trop riches en sucre

   ¤ Avoir une bonne hygiène alimentaire : un apport en calcium est très important pour la solidité des dents

   ¤ Avoir une bonne hygiène buccodentaire : se laver correctement les dents après chaque repas (3 minutes avec une brosse à dents digne de ce nom)

   ¤ une visite annuelle chez le dentiste pour des soins d’entretien : détartrage, soins correctifs,…

- La vieillesse peut entraîner l’édentation qui elle même va entraîner des troubles de la mastication suivis de troubles de la digestion.

Actuellement les prothèses dentaires tendent à réduire ce phénomène.

- La vieillesse entraîne un affaiblissement des muscles, le risque majeur au niveau de la digestion est celui de la fausse route au moment de la déglutition. Le bol alimentaire, au niveau du carrefour aéro-digestif (pharynx) passe dans la trachée au lieu d’aller dans l’œsophage, c’est l‘étouffement.

LA CARIE DENTAIRE

- Stade 1 : Seul l’émail est atteint, cela n’est pas douloureux, seulement une légère sensibilité au chaud et au froid lorsqu’on mange.

- Stade 2 : L’ivoire est attaqué par les acides cariogènes, la dent est sensible aux aliments sucrés, aux acides. La douleur s’arrête dès que le contact cesse.

- Stade 3 : La pulpe est envahie par les microbes. La douleur paraît intolérable et peut irradier au niveau de la mâchoire, du crâne, des sinus, des oreilles.

- Stade 4 : L’infection se propage à la gencive qui devient enflammée et douloureuse. Il peut se former du pus. Des abcès peuvent apparaître et le malade présente tous les signes d’une infection : douleur, fièvre,…

B.                 Hygiène de la digestion

- Les 10 commandements d’une bonne digestion :

1) éviter le grignotage permanent car cela coupe l’appétit et fatigue le tube digestif

2) avoir des heures de repas régulières pour permettre un temps de repos des organes

3) respecter l’équilibre alimentaire pensez aux fibres pour faciliter le transit au travers des intestins

4) prendre le temps de mâcher les aliments pour donner moins de travail pour l’estomac, cela augmente aussi la surface de contact aliments/sucs digestifs

5) soigner la présentation des plats à pour effet de favoriser la sécrétion des sucs

6) éviter les sujets de contrariété en mangeant, de même que les ambiances trop bruyante qui détournent l’attention

7) éviter de manger trop vite ou debout car cela perturbe le déroulement de la digestion (fatigue nerveuse, perturbations des mouvements digestifs)

8) éviter les vêtements trop serrés en mangeant car ils entravent la digestion

9) éviter les efforts violents et les stations penchées après les repas car cela entrave la digestion

10) éviter les bains froids après les repas car cela bloque la digestion et risque de provoquer une hydrocution

Publié dans 05_L'appareil digestif

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article